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La nécessité d'une nouvelle
perspective prosociale et Tourmente chez BombardierLa
nécessité d'une nouvelle perspective prosociale et La nécessité d'une nouvelle
perspective prosociale Tourmente chez BombardierPour une deuxième fois en deux ans, Bombardier a annoncé une réduction massive de sa main-d'oeuvre. En 2016, l'oligopole mondial a licencié 7 000 travailleurs. Cette fois-ci, ce sont 5 000 travailleurs qui perdront leur emploi : 2 500 au Québec, 500 en Ontario et 2 000 ailleurs dans le monde, fort probablement à l'usine de Belfast dans le nord de l'Irlande. Une réduction de main-d'oeuvre à la hauteur de
milliers de
travailleurs signifie qu'un segment important de l'économie de
Bombardier sera liquidé.[1]
La compagnie abandonne
complètement sa production d'avions commerciaux bien qu'elle ait
reçu
des milliards de dollars en subventions d'État pour payer les
riches.
Les tractations secrètes et la concurrence féroce
entre des sections de l'oligarchie financière mondiale dans la
production d'avions commerciaux, en particulier entre Boeing et Airbus,
ont exacerbé la crise chez Bombardier. En 2017, Boeing a eu recours au pouvoir de l'État
américain pour bloquer la vente aux États-Unis des avions
de ligne de taille moyenne C Series de Bombardier.[2] Battant en retraite, Bombardier a
offert gratuitement 51 % de l'opération du C Series à
Airbus. Rien n'est dit, dans le communiqué de presse de
Bombardier, ou dans ses déclarations qui ont suivi l'annonce, de
ce qui adviendra des installations de production restantes au Canada
lorsque la C Series sera entièrement entre les mains d'Airbus. Bombardier vend aussi son programme d'avions à turbopropulseur Q Series (connu dans le passé comme le Dash 8), ce qui lui laissera comme seule production d'avions celle d'avions de luxe privés et d'affaires. Il a aussi annoncé la vente de son programme de formation des pilotes et techniciens d'avions d'affaires à un autre monopole mondial, CAE, sans dire ce qui adviendra des travailleurs qui oeuvrent présentement dans ce segment. À part la production d'avions d'affaires, Bombardier maintiendra sa division d'entretiens d'avions et la fabrication de trains. Le secteur ferroviaire est cependant sérieusement menacé par d'autres oligopoles mondiaux et leurs puissants représentants d'État et par la baisse du taux de profit en raison de la productivité accrue, résultant du recours à la technique scientifique avancée et à ses systèmes de production automatisés. La situation montre que les milliards de dollars de subsides pour payer les riches versés récemment par Québec et le fédéral ne visaient pas à maintenir la production d'avions de ligne commerciaux sous le contrôle de Bombardier et au Canada, mais à garantir le service de sa dette de 9 milliards $ à l'oligarchie financière. Les détenteurs de la dette de Bombardier exproprient annuellement près d'un milliard de dollars en profit d'intérêt des différents secteurs de la compagnie. Les recettes de la liquidation des avoirs de Bombardier vont elles aussi bénéficier aux grands prêteurs d'argent. Le secteur manufacturier en Ontario et au Québec est affaibli et en déclin depuis plus de dix ans. Les compressions constantes de la production chez Bombardier, le lockout brutal de 1 030 travailleurs d'aluminium ABI de Bécancour et les vastes attaques de l'État américain contre la production canadienne d'aluminium et d'acier, par l'imposition de tarifs, ont mis en lumière une tendance persistante. Les oligarques mondiaux sont en train de marginaliser l'industrie manufacturière du Québec et de l'Ontario et de réduire le Canada, au sein de l'économie impérialiste mondiale, à une source de matières premières, à des services, à des formes diverses de parasitisme financier, de spéculation et de vente de détail dans les plus grandes métropoles, à des prêts d'argent et des versements subséquents d'intérêt pour les dettes privées et d'État. La crise de l'économie de Bombardier et l'insécurité qu'elle cause à ses milliers de travailleurs, à leurs communautés et leur économie locale mettent en lumière la nécessité d'une nouvelle direction de l'économie. C'est à la classe ouvrière que revient la responsabilité de clarifier et de donner vie à cette nouvelle direction, et elle va le faire en organisant ses propres initiatives, ses propres actions avec analyse et sa propre politique pratique. Une nouvelle direction requiert une nouvelle vision du monde qui place, comme objectif de l'économie, non pas les intérêts privés étroits des oligarques financiers, mais les besoins et le bien-être du peuple. Le bien-être du peuple et de la Terre Mère peut être réalisé quand les travailleurs réorganisent l'économie socialisée conformément à son caractère interrelié et scientifique et à son produit social actuel et potentiel. Une perspective moderne requiert la fin de toute forme d'exploitation des humains par les humains, l'humanisation de l'environnement social et naturel, l'avancement constant des intérêts généraux de la société et des arrangements pacifiques et coopératifs à avantage réciproque entre les peuples du monde. Une perspective prosociale considère la réalité telle qu'elle est et ce qui est nécessaire pour combler les attentes du peuple et sa volonté de s'investir du pouvoir, de connaître la paix et la sécurité et de s'assurer un avenir, pour lui, les familles, la société et ses semblables partout dans le monde. Le défi est d'organiser la conscience sociale avancée et la très grande force numérique des travailleurs dans des institutions modernes indépendantes et des formes sociales qu'ils bâtissent eux-mêmes et qu'ils contrôlent, afin de priver les oligarques mondiaux de leur pouvoir sur l'économie socialisée et sur la vie politique du pays.
Notes 1. En 2015, Bombardier a reçu
3,3 milliards $ de subsides en fonds publics appartenant aux
Québécois. Il a reçu 1,3 milliard de dollars du
gouvernement du Québec pour son programme d'avions de la C
Series, pour lequel le gouvernement a reçu une participation de
49,5 % dans un partenariat limité comprenant les actifs, les
passifs et les obligations du programme. Plus tard pendant
l'année, la Caisse de dépôt et placement du
Québec, qui gère plusieurs régimes de retraite
publics et parapublics et plusieurs programmes d'assurance au
Québec, a investi 2 milliards $ dans la division du transport
ferroviaire de Bombardier. En 2017, le gouvernement
fédéral a accordé à Bombardier un «
prêt remboursable » de 375 millions $. 2. Pour de plus amples informations au sujet de Bombardier, lire « La tentative de Bombardier de pénétrer le marché américain des avions de ligne : Le monopole de l'aéronautique Boeing a recours à l'État américain pour écraser son concurrent Bombardier », Forum ouvrier, 5 octobre 2017. Tous à la manifestation du 28 novembre à Montréal en appui aux lockoutés d'ABILe 28 novembre prochain, la section locale 9700 du Syndicat des Métallos, représentant les quelque 1030 travailleurs de l'aluminerie ABI à Bécancour, en lockout depuis le 11 janvier, lance l'appel à tous à participer à une manifestation devant les bureaux d'Hydro-Québec à Montréal. La manifestation débute à 11 h 30 et les lockoutés d'ABI vont s'y rendre en marchant à partir du siège social d'Alcoa situé à la Place Ville-Marie. L'objectif de la manifestation est de dénoncer le soutien que le gouvernement du Québec et Hydro-Québec donnent au lockout en permettant au cartel Alcoa/Rio Tinto de se libérer de ses obligations de paiement envers Hydro-Québec. Alcoa/Rio Tinto et Hydro-Québec ont accepté que la compagnie n'ait pas à payer pour le bloc d'énergie qui lui est réservé, en vertu d'une clause qui considère le lockout comme une « force majeure ». Une « force majeure » est définie comme une circonstance imprévisible qui empêche le respect d'un contrat, quelque chose sur lequel la compagnie n'a aucun contrôle, un peu comme un tremblement de terre. Les travailleurs dénoncent à juste titre le fait que le gouvernement et Hydro-Québec financent le lockout du cartel sur le dos du peuple québécois, un lockout qui dure maintenant depuis 10 mois et dont on ne voit pas la fin. « Nous invitons tous les syndicats à venir manifester avec nous », a dit Clément Masse, le président de la section locale 9700, à Chantier politique . Avec ce contrat que le gouvernement a signé avec l'entreprise, les Québécois vont perdre environ 200 millions $ en revenus. Ce n'est pas normal que ce soient les Québécois qui financent la compagnie. Le gouvernement aide les entreprises à financer leurs conflits de travail. C'est cela qu'on va dénoncer le 28 novembre et c'est la raison pour laquelle on le fait devant les bureaux d'Hydro-Québec et on lance l'appel aux autres syndicats à venir nous appuyer. Il y en a déjà qui ont annoncé leur participation et c'est très encourageant. On se voit le 28. » Les travailleurs organisés dans la section locale 9700 du Syndicat des Métallos mènent une lutte très difficile contre un pouvoir mondial qui contrôle une grande partie de l'aluminium et de l'alumine produits dans le monde. Les oligarques utilisent leur contrôle des forces productives et de la richesse sociale pour forcer les travailleurs à se soumettre à leur diktat et ainsi mettre la main sur de plus grands profits privés à même la valeur produite par les travailleurs. C'est ce que ces derniers rejettent et ils persistent, avec l'appui des travailleurs du Québec, du reste du Canada, et de plusieurs pays, à revendiquer la signature d'une convention dûment négociée que leurs membres jugent satisfaisante. Le 7 novembre, le Syndicat des Métallos a pris acte de l'annonce faite par le ministre du Travail du nouveau gouvernement du Québec de mettre sur pied un conseil de médiation dont le but serait de faciliter une reprise des négociations. Le gouvernement aurait donné aux parties jusqu'au 30 novembre pour conclure une entente, une entente, qui soit dit en passant, aurait pu être conclue il y a des mois si les propriétaires avaient accepté de s'asseoir avec le syndicat pour négocier une convention acceptable. Au lieu de cela, ils ont persisté à refuser de parler aux travailleurs, ajouté de nouvelles demandes de concessions et intenté des poursuites contre le syndicat sous des accusations forgées de vandalisme et de sabotage de la production. En ce qui concerne cette annonce du ministre du Travail, le président de la section locale a dit ce qui suit dans un bref communiqué du Syndicat des Métallos : « Depuis le début, nous avons toujours montré notre ouverture à négocier. Nous serons au rendez-vous avec bonne foi et sérieux. Pour la suite des relations de travail dans cette usine, il est important que ce conflit se règle sur une entente négociée. » À vous la parole ViolencesChantier politique reproduit un extrait du commentaire de Jean-François Nadeau dans le numéro du 12 novembre du Devoir, intitulé « Violences » [...] « Je suis très fier de ce que nous avons accompli jusqu'ici, et je suis très enthousiaste face à notre avenir », écrit le président de Bombardier, Alain Bellemare, qui touche un salaire annuel avant bonis de 13 millions. « Avec les annonces d'aujourd'hui, nous mettons en oeuvre les prochaines mesures nécessaires pour concrétiser la pleine valeur du portefeuille de Bombardier. » Le « vice-président aux relations extérieures » de Bombardier, Olivier Marcil, explique pour sa part qu'il s'agit d'une « initiative de productivité ». Peut-on imaginer un monde plus gavé de mots creux ? Des milliers d'ouvriers virés, qu'est-ce que cela signifie, au-delà de la langue de bois qu'emprunte l'internationale patronale ? Pour un licenciement massif, on parle de « cure minceur ». C'est tellement gros que cela en devient grossier. Et gênant. Combien de problèmes de paiements de maison, de divorces, de dépressions, de problèmes sociaux consécutifs à une telle action ? Comment peut-on tourner à ce point au ralenti dans son esprit pour trouver à être fier d'une chose pareille ? Aux travailleurs, on ne cesse aujourd'hui de répéter, sur le mode des thèmes chers aux gourous de la croissance personnelle, que leur réussite et leur bonheur dépendent d'eux seuls. Souriez, vous obtiendrez de meilleurs résultats au travail ! Adaptez-vous, l'époque est à la flexibilité ! Apprenez à faire la grande roue devant vos malheurs. Sachez vous réinventer. Toute cette littérature jovialiste élude la structure d'un malheur collectif en la réduisant à une stricte affaire de volonté personnelle. Vivre, manger, s'occuper de sa famille, de ses amis, de ses proches. Aimer. Être aimé. Telle est la volonté du monde entier. L'a-t-on oublié ? Les patrons tout-puissants du bout de leurs crayons n'auraient donc aucune responsabilité dans les conditions sociales qui sont imposées à la société ? Leurs responsabilités, profondes et meurtrières, se dérobent pourtant sans cesse devant les impératifs supposés du marché. Elles s'évanouissent à la dérobée, derrière des paravents sans cesse renouvelés. Bombardier, éternel assisté social, a englouti
sans garantie 1,3
milliard de dollars de fonds publics, pour voir aussitôt ses
patrons
s'accorder des émoluments princiers, tandis que la
société Airbus s'envolait avec les fruits de cet argent.
La Caisse de
dépôt et le gouvernement ont envoyé chez Bombardier
3,3 milliards de
l'argent des Québécois. Le titre de la compagnie
ne cesse néanmoins de fondre comme neige au soleil, tandis que
les
dirigeants de Bombardier se partagent cette année, à
titre personnel,
des profits d'environ 78 millions de dollars, selon
les calculs de Michel Girard, du Journal de Montréal. Le résultat de tout cet argent gaspillé est évident, éclatant. Personne n'en est dupe. Mais les responsables de ce gâchis ne se démontent pas pour autant. Ils réclament même que le nouveau premier ministre, M. François Legault, continue de jouer dans ce mauvais théâtre. Il faut se donner la peine d'entendre Dominique Anglade, ex-présidente de la CAQ devenue ex-ministre du PLQ, continuer de clamer en entrevue, sans remords, que c'est encore et toujours au gouvernement de jouer l'éternel soutien pour une entreprise comme Bombardier, pourtant assistée et biberonnée comme nulle autre. « C'est au gouvernement de s'asseoir avec l'entreprise, s'asseoir avec le secteur et trouver des solutions. Nous [quand nous formions le gouvernement], nous en avons trouvé, des solutions », dit Dominique Anglade. Il est pourtant facile de montrer, par le simple récit des événements, comment cette opération s'est accomplie, et en quoi ses résultats, moins d'un an plus tard, diffèrent de ce qui devait arriver comme redressement selon ces gens-là. Devant ce désastre social et économique, l'hypocrisie sociale des classes dirigeantes demeure affligeante. La médiocrité assumée de leur ambition personnelle n'arrange rien, il est vrai. Ces gens-là s'adorent sans limites, au point d'oublier la réalité du monde dont ils fixent les horloges. Le discrédit des responsables politiques dans ce dossier est alimenté par leur incapacité évidente à proposer quelque perspective que ce soit pour se sortir de leur modélisation de la seule loi que respectent désormais les multinationales : tout ce qui est permis est prescrit. Revaloriser la formation dans
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En 1974, il est devenu membre de l'exécutif national du Parti québécois. À la suite de son élection à titre de député de Fabre, il entre au Conseil exécutif le 26 novembre 1976 et devient ministre d'État au Développement économique dans le cabinet de René Lévesque de 1977, poste qu'il occupe jusqu'au 9 septembre 1982. Il est par la suite ministre délégué au Commerce extérieur, ministre du Commerce extérieur puis ministre des Relations internationales dans les cabinets de Lévesque et Pierre Marc Johnson.
En 1988, lors des élections fédérales, il fait activement campagne en faveur de l'Accord de libre-échange canado-américain. Toute sa vie, il demeurera un ardent promoteur des accords dits de libre-échange. Il les considérait comme une occasion pour le Québec de moderniser son économie et d'avoir accès au marché américain et nord-américain. Il les considérait favorables à la souveraineté du Québec, comme si le Québec allait entrer dans le concert des nations par le biais de ces traités. Dans le contexte mondial du néolibéralisme, Bernard Landry est resté étranger à la question du développement d'une économie qui subvient à ses besoins et fait des échanges avec les autres sur la base du développement et de l'avantage mutuels, une économie dans laquelle la prise de décision appartient au peuple souverain et non aux arrangements supranationaux dominés par les grands monopoles et oligopoles privés.
À partir de 1989, Bernard Landry est vice-président du Parti québécois de Jacques Parizeau jusqu'en 1994. Il est élu dans Verchères en 1994, 1998 et 2003. Sous le gouvernement Parizeau, il a été vice-premier ministre et ministre des Affaires internationales, de l'Immigration et des Communautés culturelles.
Parizeau ayant démissionné le 31 octobre 1995, le lendemain du référendum, c'est Lucien Bouchard qui devient chef du Parti Québécois et Bernard Landry y occupera ses plus importantes fonctions telles que ministre des Affaires internationales, vice-premier ministre, vice-président du Conseil exécutif, ministre de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie, ministre des Finances et ministre du Revenu.
Il a occupé le poste de ministre des Finances de 1996 à 2001, chargé d'appliquer la Loi sur l'élimination du déficit et l'équilibre budgétaire, mise de l'avant par Lucien Bouchard. Au dépôt du budget 1999-2000, Bernard Landry annonce que le déficit zéro est atteint, que le budget est équilibré. La politique du déficit zéro a été présentée par Bernard Landry et les autres dirigeants du gouvernement péquiste de l'époque comme une expression de la nécessité de ne pas laisser aux générations futures les déficits financiers du présent, et même comme une condition gagnante requise pour que le Québec accède à la souveraineté et ait les moyens de la réaliser.
En fait, la politique du déficit zéro a été une offensive antisociale néolibérale contre le peuple, marquée notamment par d'énormes compressions dans les services de santé et d'éducation, qui ont été charcutés par le gouvernement Bouchard, et un transfert toujours plus poussé de la richesse sociale produite par les travailleurs dans les coffres des riches. C'est un changement dans les arrangements de l'État, où la gouvernance est usurpée par les grands intérêts privés. Cela a marqué une brisure du contrat social et des valeurs basées sur la solidarité sociale, le « modèle québécois », une brisure dont le Parti québécois ne s'est jamais remis. Le Québec continue de souffrir de cette direction de l'économie qui paie les riches et qui demande à être renversée en faveur d'une direction prosociale de l'économie qui défend les droits de tous et de toutes et dans laquelle la prise de décision repose sur le peuple lui-même.
On crédite en même temps Bernard Landry pour le développement de programmes sociaux pendant ces années tels l'assurance-médicaments de même que les centres de la petite enfance à frais très modiques et universels qui ont joué un rôle réel pour entre autres choses permettre aux femmes de joindre les rangs de la main-d'oeuvre active.
Le 2 mars 2001, à la suite de la démission de Lucien Bouchard, Bernard Landry devient chef du Parti québécois et premier ministre du Québec.
Comme premier ministre, il a joué un rôle direct et dirigeant dans la signature de l'Entente concernant une nouvelle relation entre le gouvernement du Québec et les Cris du Québec, connue sous le nom de la Paix des Braves, le 7 février 2002. Cet accord stipulait que les Cris et le gouvernement sont conjointement responsables de gérer les terres traditionnelles cries et d'en partager les revenus tirés des ressources minières, forestières et hydroélectriques. En vertu de cette entente, le gouvernement du Québec s'est engagé à verser 3,5 milliards aux Cris durant les 50 prochaines années en échange de quoi les Cris ont consenti à ce que Hydro-Québec relance ses deux grands projets d'aménagement hydroélectrique sur les rivières Eastmain et Rupert, prévu par la Convention de la Baie James et du Nord québécois (CBJNQ) en 1975. Ils se sont aussi engagés à laisser tomber leurs poursuites judiciaires contre la Convention qui niait leurs droits ancestraux. Au sujet des ressources forestières, qui sont une partie importante de l'accord, celui-ci prévoyait que l'aménagement forestier devait être soumis à la consultation préalable du Conseil Cris-Québec.
C'est à Bernard Landry que l'on doit l'introduction de la Journée nationale des Patriotes. En novembre 2002, il fait adopter par décret ce jour férié qui sera célébré le lundi qui précède le 25 mai. Cela signifie le retrait de la Fête de Dollard - ou de la Reine - qui avait lieu en cette journée de mai. Il en disait en 2017 : « D'abord, l'idée était de rendre hommage à des gens qui ont été emprisonnés, pendus ou exilés. Ensuite, la pédagogie : si chaque année les élèves se font dire qu'il y a un jour de congé... les professeurs, par devoir et par métier, vont parler des patriotes. Alors, ça fait renaître l'idée ! »
Il devient chef de l'opposition en 2003 après la victoire des libéraux de Jean Charest. Au congrès du Parti québécois le 4 juin 2005, il annonce sa démission en disant qu'il juge insuffisant l'appui de 76,2 % des délégués lors d'un vote de confiance.
À sa mort, Bernard Landry a été
reconnu comme un homme d'une grande culture, d'une grande
érudition, qui a marqué les prises de décision
gouvernementales pendant trois décennies. C'est vrai, mais il
faut garder à l'esprit que pendant toute sa vie politique,
même après sa démission comme chef du Parti
québécois, il est intervenu dans la politique
québécoise sans jamais reconnaître le besoin de
changer la direction de l'economie, afin que ce soient les
Québécois qui prennent les decisions qui affectent leur
vie, ni le besoin d'une souveraineté sur une base moderne, pour
que l'on bâtisse un Québec qui défend les droits de
tous et de toutes.
Rapports
Après une soirée d'ouverture très réussie le vendredi 9 novembre à Montréal, où l'accent a été mis sur l'opposition du peuple québécois à l'enrôlement au service de l'empire britannique dans une guerre injuste pour le repartage du monde, le PMLQ tient sa seconde soirée de commémoration le 16 novembre.[1]
Cette fois-ci, le terrain se déplace sur la lutte des peuples coloniaux d'Afrique, d'Asie, du Moyen-Orient et des Caraïbes, ainsi que sur la résistance dans les tranchées sur le front ouest de la Première Guerre mondiale en Europe. Encore une fois, des interventions, des textes de l'époque et des présentations filmées viendront appuyer cette commémoration de façon vivante.
Les fauteurs de guerre impérialistes continuent aujourd'hui de propager la désinformation selon laquelle les peuples coloniaux étaient enthousiastes de servir dans les armées de leurs seigneurs impérialistes durant la Première Guerre mondiale. C'est une propagande complètement intéressée parce que les peuples du monde entier qui vivaient sous le joug des colonialistes britanniques, français, belges, allemands, japonais et autres étaient soumis à un régime de terreur, à l'esclavage et l'exploitation brutale, leurs ressources pillées et leur lutte pour l'indépendance et l'autodétermination criminalisées. Ils n'étaient pas du tout enthousiastes de voir leur jeunesse utilisée comme chair à canon dans une guerre entre puissances européennes rivales pour se repartager le monde.
Loin d'être une guerre pour mettre fin à toutes les guerres, la Première Guerre mondiale a perpétué le système colonial, privé les nations du droit à l'autodétermination et jeté les bases de futurs conflits et guerres en Europe et dans le monde. La soirée du 16 évoquera certains des soulèvements des peuples coloniaux au moment de la Première Guerre mondiale.
Seront aussi commémorés les mutineries, la fraternisation dans les tranchées, le refus de s'aligner sur un camp impérialiste ou l'autre, de la part des peuples européens pendant cette guerre.
La soirée du 9 novembre a été consacrée à la lutte du peuple du Québec contre sa participation à la guerre au service de l'empire britannique et en particulier contre la conscription.
Au nom du PMLQ, Fernand Deschamps a d'abord souligné que la Première Guerre mondiale a été une guerre pour le repartage du monde entre les empires de l'époque et pour le contrôle des colonies. Ce repartage, a-t-il dit, visait à accaparer les sources de matières premières et de main-d'oeuvre à bon marché et les zones pour l'exploitation de capital et l'acquisition d'une influence stratégique. Il a dénoncé la désinformation faite par l'élite dirigeante à l'effet que cette guerre de pillage a marqué « l'avènement du Canada » au rang de nation.
Notant le danger d'une conflagration mondiale qui pèse à nouveau aujourd'hui sur les peuples du monde, il a dit : « Nous sommes témoins aujourd'hui d'une situation semblable bien que pas du tout la même. Des coalitions constituées d'oligopoles parcourent le monde entier pour s'enrichir par tous les moyens possibles. Ici même au Québec et au Canada, au nom de l'intérêt national, les gouvernements qui se succèdent parlent de rendre ces oligopoles 'concurrentiels' pour justifier les stratagèmes pour payer les riches et criminaliser les travailleurs ainsi que le mouvement de résistance du peuple, le mouvement pour investir le peuple du pouvoir souverain et le mouvement contre la guerre. »
Il a dénoncé l'intégration toujours plus poussée du Québec et du Canada à la machine de guerre impérialiste américaine et salué la lutte de résistance du peuple contre les guerres d'agression et d'occupation de l'impérialisme américain et de l'OTAN.
Les participants ont ensuite observé une minute de silence à la mémoire des victimes de la Première Guerre mondiale et de tous ceux et celles qui se sont battus héroïquement contre cette guerre impérialiste.
Puis, Martine Éloy,
du Collectif Échec à
la guerre, a parlé du
travail du Collectif pour faire échec à la guerre qui a
pris la forme
de grandes manifestations, notamment contre la
participation du Canada à la guerre d'agression contre l'Irak en
mars
2003, qui a réuni environ 250 000 personnes. Elle a
expliqué que le
travail du Collectif se concentre présentement sur
ce qu'elle a appelé la « déconstruction de la
propagande de guerre »,
notamment celle liée à l'OTAN, pour en exposer le
caractère mensonger
sur la place publique. Elle a parlé de la 8e
campagne du coquelicot blanc qui rappelle que les
célébrations ne
doivent pas servir de prétexte pour glorifier la guerre et
encouragé
tout le monde à porter le coquelicot blanc et à prendre
part à la vigile du 11 novembre lors des
célébrations
du Jour du Souvenir.
Des jeunes ont ensuite présenté avec conviction et chaleur trois poèmes anticonscription et antiguerre, puisés dans notre histoire. D'abord À bas la conscription qui fut à la fois une chanson et un poème écrit par Pat King.
Le deuxième s'intitule Le petit conscrit,
composé durant
la Première Guerre mondiale par un Breton du nom de Loïc
Gouriadec qui
a immigré au Québec et a vécu à
Montréal
durant cette période.
Le troisième poème intitulé Un Foyer, une Patrie est un extrait du poème L'Emballement écrit par Apollinaire Gingras, un prêtre catholique rattaché à l'Université Laval.
On a ensuite joué un extrait d'une vidéo dans lequel l'historien Jean Provencher relate les événements entourant les grandes manifestations à Québec durant la fin de semaine de Pâques en 1918, du jeudi au lundi saint, pour s'opposer à la conscription.
Cela a été suivi par la projection du film La Guerre oubliée réalisé par le cinéaste Richard Boutet en 1987. Le film donne une place d'honneur aux anciens combattants qui sont interviewés et relatent des faits de la guerre dans les tranchées ; ils parlent aussi des activités des «spotters» à Québec qui avaient pour fonction d'attraper et de pourchasser les insoumis et les déserteurs et racontent comment les résidents se rassemblaient pour les chasser de la ville. Des femmes racontent la grande solidarité des gens dans les villages pour cacher, soutenir et nourrir les insoumis cachés dans les forêts. Des travailleurs relatent aussi les manifestations anticonscription massives qui ont eu lieu à Québec durant la fin de semaine de Pâques 2018, l'opposition venant de plusieurs milieux à la Loi sur les mesures de guerre et l'opposition dans les rues à la présence de l'armée canadienne, envoyée écraser la résistance et qui a tiré sur la foule, tuant cinq personnes.
La soirée a été fort instructive et inspirante et augure bien pour les soirées à venir.
1. Pour un reportage sur la
Première Guerre
Mondiale et la signification des commémorations du centenaire de
la fin
de cette guerre, lire : «
L'importance de
donner un sens aux commémorations, » Pauline Easton, Le Marxist-Léniniste, 20
octobre 2018.
Lire
aussi les suppléments du
Marxiste-Léniniste publiés les 6,7,9,10 et 11 novembre
2018:
- Supplément
1
:
Suppléments
sur
le
centenaire
de la fin de la
Première Guerre mondiale
- Supplément
2
:
Le
Canada
et
la
Première Guerre mondiale
- Supplément
3
:
Contributions
et
massacre
des
peuples coloniaux durant la
Première Guerre mondiale
- Supplément
4
:
Opposition
résolue
à
la
trahison du mouvement ouvrier
- Supplément
5
:
Poèmes
à
l’occasion
du
centenaire de la fin de la
Première Guerre mondiale
Le dimanche 11 novembre à 11
h marquait le 100e
anniversaire de la
fin de la Première Guerre mondiale. À l'appel du
Collectif Échec à la
guerre, plus de 100 personnes à Montréal
ont tenu une vigile silencieuse à la Place du Canada où
avait
lieu la cérémonie officielle de la Légion royale
canadienne pour
marquer le Jour du souvenir. C'est une « action
symbolique visant à donner un autre sens à cette
commémoration. Cette
action vise à donner une plus grande visibilité au
courant d'opinion
publique qui désapprouve le caractère étroit et
militaire des cérémonies officielles et la
récupération qui en est
faite pour glorifier la guerre et justifier la participation du Canada
à de nouvelles guerres », indique le Collectif
Échec à la
guerre qui organise cette vigile depuis maintenant huit ans.
Les manifestants ont tenu une bannière du Collectif dont le libellé est « Échec à la guerre ; place à la paix » ainsi qu'une autre bannière qui disait simplement:: « À la mémoire de TOUTES les victimes de la guerre ». Tous portaient le coquelicot blanc. Celui-ci est porté depuis au moins 80 ans en symbole de trois choses : le souvenir de toutes les victimes de la guerre, un engagement envers la paix et un défi aux tentatives de glorifier ou de célébrer la guerre.
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