APPEL AUX TRAVAILLEURS ET AUX JEUNES À REJETER LE PROCHAIN GOUVERNEMENT LEGAULT

Parti marxiste-léniniste du Québec, 25 septembre 2022

Les Québécoises et les Québécois ne l'acceptent pas. Ils se battent contre cela. Alors que leur réserve un gouvernement majoritaire de la CAQ dans ces conditions ? Que pouvons-nous attendre d'un autre gouvernement majoritaire de François Legault ?

Au nom du nationalisme québécois, tout sera fait pour concentrer les pouvoirs de police dans les mains de l'exécutif qui fera adopter des lois à cet effet par l'Assemblée nationale. Pendant cette élection, il est important de voter d'une manière qui ne permette pas à ce gouvernement de prétendre que c'est un mandat qui lui a été donné par le peuple. Cela peut se faire par un faible taux de participation (l'abstention) qui sera l'expression du rejet du système électoral non représentatif. Cela peut être fait en votant pour des candidats qui utiliseront leur position pour défendre ce qui est juste, et non ce qui est opportun pour maintenir leurs prétentions à avoir de meilleures solutions, car cela revient à préserver le statu quo. Par exemple, on peut demander aux députés élus de refuser de prêter serment d'allégeance au roi d'Angleterre appelé le roi du Canada. Si on leur interdit de siéger, cela créera une crise constitutionnelle car la question sera posée : le député est élu pour représenter le peuple ou pour représenter l'ordre constitutionnel présidé par ce roi qui représente des intérêts étrangers ? Ce sera l'occasion d'engager tout le monde dans une discussion sur quel type d'ordre constitutionnel il nous faut.

Cela est important car les résultats du vote montreront la fraude des élections sous un ordre constitutionnel où le peuple n'est pas représenté. Cet ordre constitutionnel permet au pouvoir exécutif d'émettre des décrets au nom de valeurs et d'intérêts qui sont ceux des riches et des fauteurs de guerre américains. Il permet aux riches de s'enrichir aux dépens de la majorité des Québécois qui sont refoulés dans la pauvreté et réduits à des choses qui ne comptent pour rien. Tout cela est fait au nom de grands idéaux et du nationalisme québécois. La variante libérale, à la Trudeau au fédéral et tous ceux qui revendiquent les valeurs appelées multiculturalisme pour le Québec, contre la variante nationaliste connue sous le nom d'intégration ou interculturalisme – qui reviennent toutes à la même chose. Elles ne sont pas une alternative, elles font toutes partie d'un même modèle.

Les deux variantes prétendent parler au nom de la paix, de la liberté, de la démocratie et de valeurs québécoises. Elles ont leur expression aux États-Unis et en Europe où les peuples sont entraînés dans des guerres civiles tragiques chez eux et dans des guerres destructrices à l'étranger, et peut-être même bientôt dans une troisième guerre mondiale. Aux États-Unis, le côté Biden de l'équation, comme les libéraux de Trudeau et le NPD au Canada, veut concentrer plus de pouvoirs entre les mains de l'exécutif tout en préservant ce qu'il appelle l'ordre constitutionnel. Il le fait au nom de l'opposition à l'autoritarisme et du respect des droits humains, mais son bilan au pays et à l'étranger rend ces prétentions peu crédibles. Comme lui, le camp Trump veut également exercer des pouvoirs de police sans contrainte. La première administration Trump, la tentative de coup d'État du 6 janvier 2021 et la ligne de marche de ces forces montrent que l'objectif est d'utiliser la présidence, l'exécutif, le judiciaire et le Congrès pour briser l'ordre constitutionnel actuel, sans la moindre prétention d'être antiraciste ou solidaire avec qui que ce soit.

Quand nous parlons d'un gouvernement de pouvoirs de police, ce n'est pas la même chose que la loi martiale ou le régime militaire. Les pouvoirs de police sont des pouvoirs de prérogative qui s'exercent en dehors du cadre législatif. C'est que les anciennes formes ne fonctionnent plus. Elles ont été créées pour faire contre-poids aux pouvoirs de prérogative à l'aide d'un corps législatif fonctionnel qui permet de régler les différends entre les factions au pouvoir et donne de la crédibilité à la domination du peuple par une élite. En Europe, ce qu'on appelle les forces fascistes – caractérisées par le racisme, les politiques anti-immigrants et la propagande appelée nationalisme de droite – gagnent du terrain contre les forces et les gouvernements de la gauche dits libéraux et prétendument centristes. Ils s'efforcent de contrôler des forces productives qui échappent à leur contrôle. La situation est en effet dangereuse et ne peut être résolue en prenant parti pour l'un ou l'autre camp. Elle ne peut être résolue que si la classe ouvrière adopte des positions militantes qui défendent ses réclamations à la société et celles de la société elle-même.

Le Québec est lui aussi pris dans ce maelström, cet état mondial de mouvement confus et d'agitation violente.

C'est maintenant aux travailleurs et aux jeunes de trouver une voie pour le Québec et le Canada, de trouver où se trouve leur avenir dans le monde d'aujourd'hui et de demain. Dans l'élection du 3 octobre, les travailleurs et les jeunes peuvent décider de la meilleure façon de montrer qu'ils rejettent ce système de gouvernement de partis cartellisés qui permet la mise en place d'une gouvernance de pouvoirs policiers. Quant au gouvernement qui sera élu, il sera très important de s'élever contre l'adoption de lois qui donnent à l'utilisation de ces pouvoirs un vernis juridique, y compris le recours à la clause dérogatoire avec laquelle on prétend défendre les intérêts du Québec, mais qui permet en fait l'adoption de lois qui divisent le peuple, qui n'apportent aucune solution aux problèmes auxquels est confronté le corps politique et qui ne rejettent pas l'ordre constitutionnel inscrit dans la Constitution canadienne, en opposition aux intérêts du Québec.

L'opposition qui prétendra être le choix populaire à l'Assemblée législative aura un rôle à jouer à cet égard. Elle doit voir la nécessité d'être à la hauteur de la situation et de répondre à l'appel de l'histoire, au lieu d'accepter le rôle que l'ordre constitutionnel lui dicte de jouer en tant qu'opposition loyale. Toute prétention que c'est la chose responsable à faire doit être contestée, car la situation devient beaucoup trop urgente et beaucoup trop grave pour essayer d'échapper à l'appel de l'histoire. Marquer le temps ne servira pas le peuple, peu importe les prétextes.

Loin de se décourager, la classe ouvrière doit se fixer un nouveau cap dans le cadre duquel elle doit démentir les absurdités selon lesquelles les salaires plus élevés alimentent l'inflation ou que les travailleurs sont en quelque sorte responsables de la terrible récession qui s'annonce, en exigeant des projets sociaux, des infrastructures et des lois qui les favorisent, et non les riches. Ils doivent discuter et rejeter l'ordre constitutionnel qui permet un gouvernement de pouvoirs de police et exposer l'essence anti-peuple et anti-Québec de cet ordre constitutionnel tout en poussant au renouveau démocratique et à une constitution moderne.

À chaque occasion, il est important d'intervenir de manière à faire tourner les choses en faveur du peuple, même si cela semble difficile et l'est en réalité. La manière d'intervenir dans des élections qui marginalisent le peuple et ignorent ses préoccupations ne fait pas exception. Organiser des discussions pour déterminer comment les choses se présentent alors que l'offensive antisociale continue d'imposer un énorme fardeau à la population et à la société est un front très important du travail d'organisation qui nous attend tous dans la période à venir.

Christian Legeais, agent officiel du Parti marxiste-léniniste du Québec
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